Vous l'avez bousillé, le ferroviaire !
Ça nous manquait !
Dans la concertation !
Dans la concertation !
Et McKinsey ?
Ça fait dix ans qu'on subit !
Nous aurons dès ce soir un débat sur le sujet ! Ne le fuyez pas : on a besoin des soignants dans les hôpitaux !
Hypocrite !
Ponce Pilate !
Ça ne coûte rien aux finances publiques !
Nous aimerions bien qu'il retrouve son ancienne place !
Vous avez du talent, monsieur le ministre, et je dirais même que vous êtes le meilleur des menteurs.
Vous parlez toujours au nom de la « Vérité », sans doute dotée d'un V majuscule, mais ce à quoi nous assistons sur les bancs du Gouvernement, c'est au bal des faux-culs !
Le débat entre salaire et prime pose une question qui peut intéresser nos collègues du groupe Rassemblement national : comment fait-on nation ?
…et au bon pouvoir des entreprises, lesquelles ne la versent pas forcément à tous les salariés. En instaurant une prime plutôt qu'en augmentant les salaires, on crée une injustice.
« Nous prenons tout ce que nous pouvons », nous dites-vous, monsieur Tanguy. Mais, en l'occurrence, il n'y a que du vent. Le problème que pose votre attitude consistant, ce soir, à être la main dans la main avec le Gouvernement ,
Surtout, sachez-le, pour ce qui est des programmes, je suis sans doute l'un des plus fervents lecteurs de Mme Le Pen et de votre groupe.
Oui, vous pouvez applaudir parce que ça réclame un certain effort.
Le mot « patron » est comme le mot « poisson », il ne veut rien dire. Dans les poissons, il y a les requins et il y a les sardines : croyez bien que nous sommes, sur nos bancs, tout à fait aptes à faire la différence entre les requins du patronat et les sardines qui font vivre tous les jours les TPE et les PME des Français. Que se passe-t-il dans le pays ? Les TPE et les PME créent de la valeur ajoutée, mais celle-ci est avalée par les entreprises du CAC40.
…parce que nous tenons compte de cette inégalité.
Voilà pourquoi nous réclamons la création d'un fonds…
À ce stade de notre débat, madame la présidente, chers collègues, je voudrais que nous fassions un petit bilan de votre sens du compromis.
On vous a proposé de concentrer la prime sur les bas salaires, votre réponse a été « non ».
Je termine, madame la présidente !
Écoutez, moi, je suis un peu le mou du groupe.
Quand j'ai vu arriver un texte de loi sur le pouvoir d'achat, j'ai dit aux copains : voter contre ou s'abstenir, ça va quand même être compliqué !
Et ArcelorMittal, au Luxembourg ? Et la fraude massive de McDonald's ? Et General Electric, McKinsey ? Toutes ces boîtes qui ne paient pas d'impôts en France pratiquent l'optimisation fiscale, comme on dit sur vos bancs, ou plutôt la fraude, comme on dit sur les nôtres ! Tous ceux-là vont-ils eux aussi bénéficier de la prime Macron, ou allez-vous au moins voter cet amendement de bon sens ?
Madame la rapporteure, nous sommes en train de parler de Stellantis – 14 milliards d'euros de bénéfices, pas d'impôt sur les sociétés en France –, et vous voulez nous faire pleurer sur leur sort ?
En vérité, je vous le dis : vous êtes les complices de cette fraude fiscale à l'échelle mondiale.
Si, si ! Votre texte le montre ! Vous ne défendez pas les intérêts de la France : vous défendez ceux des actionnaires, des patrons, des firmes !
Voilà ce que vous faites tous les jours ! Et quand vous nous dites agir dans l'intérêt des PME et des TPE, je vais vous dire ce dont il s'agit vraiment : avant la Révolution française, sous l'Ancien régime, chaque fois que le haut clergé était attaqué, chaque fois que les évêques étaient critiqués pour leur luxe, leur luxure, leur stupre, que faisaient-ils ? Ils se cachaient derrière le gentil petit curé de campagne, derrière le prêtre de la paroisse ! C'est de la même manière que vous utilisez les TPE et les PME : elles vous servent à cacher le vice, le stupre, le luxe, la luxure des PDG du CAC40, des firmes que vous protégez quotidiennement !
Voilà ce que vous faites avec Macron depuis cinq ans ! Votre rôle majeur dans le monde politique et économique actuel, c'est d'être les protecteurs de ces grands seigneurs qui pillent le pays. Vous en êtes les complices !
Oui, excellente gestion des débats !
Mais il faut quand même le répéter !
Il a obtenu 2,1 % d'augmentation de salaire, ce qui veut dire que cette année, il va perdre 3 %, 4 % voire 6 % de pouvoir d'achat ! J'ai interrogé Céline, agente administrative dans une mairie, et dont le mari est agent technique dans une communauté de communes – il s'occupe d'une balayeuse : elle se prive sur à peu près tout. Elle m'a répondu qu'ils avaient bien bénéficié de la prime Macron, mais à hauteur de 100 euros chacun. J'ai demandé à Stéphanie, assistante de direction dans un établissement pour enfants déficients visuels, qui paie…
Ce que je dis vous gêne ?
Je termine, madame la présidente.
Stéphanie n'a rien reçu. Voilà de quoi on parle ! Ces Français vont perdre…
Nous demandons la parole depuis un quart d'heure !
Les « hussards noirs de la République », vous les transformez en des gars que l'on va recruter sur un bout de trottoir. Dans les usines, dans le bâtiment, chez les auxiliaires de vie, le turnover est permanent…
… parce que par votre silence, par votre complicité, vous appuyez ce mouvement. .
Vous valorisez le travail dans les mots, mais vous l'écrasez dans les faits ! Quant à nous, quel est notre principe ? Nous voulons que les Français qui travaillent puissent vivre de leur salaire !
Qu'a dit le Président Macron le 14 juillet ? Que la meilleure réponse, s'agissant du pouvoir d'achat, c'est le travail et le salaire. Et donc, dans un texte consacré au pouvoir d'achat et dont le chapitre Ier s'intitule « Valorisation du travail et partage de la valeur », on pouvait s'attendre à avoir quelque chose sur les salaires.
Mais non, il n'y a rien à ce propos ! Qu'y a-t-il pour David, cariste, qui gagne 1 340 euros par mois après treize ans d'ancienneté dans la logistique ? Rien dans votre texte ! Qu'y a-t-il pour Bertrand, chef d'équipe de nuit dans l'industrie agroalimentaire, pour 1 700 euros par mois ? Rien qui concerne son salaire dans votre texte ! Qu'y a-t-il pour Natacha, manutentionnaire chez Amazon pour 1 300 euros, qui doit faire quarante kilomètres à l'aller et au retour pour aller travailler ? Rien qui concerne son salaire dans votre texte !
Pourtant, leur pouvoir d'achat va diminuer de 3, 4, 5 voire 6 %. Il en est de même s'agissant du partage de la valeur ajoutée : qu'y a-t-il, dans votre texte, à ce sujet ?
Qu'y a-t-il, dans votre texte, sur les mégaprofits du CAC 40 ? Rien ! Qu'y a-t-il, sur les dividendes record des actionnaires ? Rien ! Qu'y a-t-il sur les rémunérations des grands PDG, qui ont doublé l'an dernier ? Rien ! Rien sur le partage, rien !
Vous nous invitez à des compromis qui ne se fassent pas au détriment des ressources publiques ; or c'est précisément ce que nous vous proposons ! Le SMIC à 1 500 euros pour les caristes, pour les manutentionnaires, pour les camionneurs, pour tous les salariés du pays !
L'indexation, pour les travailleurs du bâtiment, de leur salaire sur l'inflation, de même que pour les travailleurs de l'industrie agroalimentaire et pour ceux de la petite enfance ! Mais ces mesures, vous les refusez ! Vous ne voulez pas en entendre parler, parce que vous vous en lavez les mains ! Vous jouez les Ponce Pilate en les renvoyant à la négociation de branche.
Mais la négociation de branche, voilà deux ans qu'elle patine, pour tous ces métiers, et vous n'avez rien fait pour la faire avancer ! Et vous savez qu'en agissant de cette manière, rien ne se passera !